Archives de catégorie : Atelier

Le yoga de Makiko

Ce printemps, je fais des croquis de yogini. 

Autrement dit, je dessine pendant que mon amie Makiko fait son yoga. 

C’est une expérience intense et captivante.

Au hasard d’une de ses visites à l’atelier, elle m’avait confié un jour d’automne qu’elle aimerait me voir travailler… 

Mais comment dire ?

Quand nous nous rencontrons, je préfère partager une tasse de thé plutôt que ma façon de travailler, alors j’avoue que je me suis demandée comment accéder à ce souhait sans que pour moi, ce soit une punition.

Bien vite, m’est revenue à l’esprit l’admiration que j’éprouve quand je la vois faire son yoga.

Je lui ai donc proposé de la dessiner pendant sa pratique. 

À ma plus grande joie, elle a accepté et nous voilà parties pour cette aventure incroyable.

Malgré une formation au dessin tout ce qu’il y a de plus « académique ». C’est à dire de bien longues heures d’étudiante en art passées devant une planche à dessin et un modèle vivant plus ou moins inspirant, dessiner le corps humain reste pour moi un challenge déroutant.

Et bien dessiner une yogini en action c’est pire, mais avec l’inspiration en plus !!! 

Quand une personne fait du yoga, il faut complètement oublier la notion de bras, de jambes et du reste ! 

On ne peut rien comprendre, on ne peut rien intellectualiser, on est obligé d’oublier tout ce qu’on croyait savoir sur la forme du corps. 

C’est aussi passionnant que de dessiner un paysage, changeant de formes mouvantes avec la faune et la flore qui va avec.

Je me régale !!! pas une seconde d’ennui. 

Pendant nos séances je vais de surprises en surprises, sans me lasser c’est époustouflant. 

Je recommande cette expérience à quiconque s’intéresse au dessin. 

Et en ce moment, la présence du cerisier en fleur dans le jardin ajoute à la magie de ces instants…

Aïe, on est passé pas loin de la cerise sur le gâteau, là !

Des carnets de croquis avec de jolies reliures

Déjà, on éprouve parfois un certain « inconfort » quand on se décide à entreprendre un dessin.

Si en plus on se dit, que le résultat plus qu’incertain va gâcher un papier hors de prix, c’est juste un effort titanesque de remplir un carnet de croquis…

L’angoisse de la page blanche et le prix du papier, voilà deux sujets qui me laissent perplexe, voir désemparée quand il s’agit de me mettre à dessiner…

Et franchement, un bon carnet de croquis ça coute un bras !

Sans compter qu’il ne répondra pas toujours aux attentes, en terme de format et de qualité du papier.

Alors voilà, je me suis dit que ça vaudrait peut-être le coup d’essayer de les faire moi-même, en plus, avec le papier que j’aime utiliser et en fonction des techniques que j’emploie, qui sont souvent mixtes. Il ne faut pas se mentir, un carnet aussi adapté, ça ne se trouve pas partout.

Et hop ! je me suis lancée sur différents projets, d’abord de petits carnets de poche pour le sac à main ensuite, la reliure d’un carnet de note tout bête pour tester la colle et pour finir, ma fierté, mon chef d’oeuvre d’expérimentation : la reliure copte !!!

La reliure copte, en dehors du fait que c’est une appellation qui fait rêver, donne un carnet qui tient bien à plat et c’est carrément du luxe pour l’utilisation que je veux en faire, c’est-à-dire dessiner ou faire de l’aquarelle. 

Un luxe accessible, parce que j’ai utilisé les choses que j’avais déjà à droite et à gauche : cartes postales pour les couvertures des petits carnets, chutes de tissus pour recouvrir les morceaux de cartons récupérés, jolis papiers conservés depuis des lustres, etc…

Et même si je suis enchantée des résultats, ça ne va pas inhiber mes envies de gribouillis. 

Avec Kossi Traoré, la magie du bronze

Être en mesure de faire des collaborations entre artistes est une chance inestimable. J’ai pu encore le vérifier l’été dernier quand j’ai travaillé avec l’artiste sculpteur Kossi Traoré (http://www.kossitraore.com) pour créer quelques sculptures en bronze à partir de certaines de mes céramiques.

Trois sculptures en céramiques
Inspiration : trois de mes sculptures en céramiques

Kossi est originaire du Burkina-Fasso

Il vient de Bobo Dioulasso où la technique du bronze est transmise de père en fils depuis la nuit des temps. Cette technique, dite à la cire perdue, comporte les étapes suivantes :

D’abord, la création de la sculpture originale en cire d’abeille :

Ensuite, la réalisation d’un moule en banco autour de la sculpture :

Un fois le moule parfaitement sec, il est cuit et la cire s’en échappe, laissant son empreinte en négatif dans le moule :

Puis arrive la partie la plus extraordinaire du processus : Le bronze est porté à sa température de fusion (1200°C) dans un four qui peut être creusé à même le sol. La chaleur est alors fournie par un feu de charbon activé par un ventilateur fabriqué localement. Ici c’est un four qui ressemble beaucoup aux fours à Raku. Il est alimenté par du gaz en bonbonne. Quand il a atteint la bonne température le bronze en fusion est coulé dans le moule.

Ensuite, le moule de banco est cassé pour libérer la sculpture. Il faudra encore effectuer les finitions, dont la patine, qui lui donneront son aspect définitif.

C’est un procédé magique.

Pratiquer cette technique avec Kossi est simple, agréable et stimulant. En quelques jours j’ai réalisé de magnifiques oeuvres et j’en ai sublimé d’autres. J’ai un peu vécu un rêve quand même….

La sculpture que l’on aperçoit dans la description du processus. Elle est réalisée à partir du moulage d’une sculpture en céramique

J’ai réalisé les deux sculptures ci-dessous directement à la cire, sur inspiration de mes céramiques. Leur tirage est donc unique.

Cette pratique est un plaisir, mais ne nous y trompons pas. C’est une vie entière de savoirs-faire.

Que dis-je ? Ce sont des générations qui se sont transmises les expériences qui constituent ce savoir-faire précieux. Et cela comprend des techniques qui permettent de travailler le métal de manière autonome et précise, avec très peu d’équipement. Et Kossi est un merveilleux pédagogue.

Ici, dans un festival à Noyelles Godault dans les hauts de France.

J’espère avoir réussi à exprimer un peu la mesure de ces moments exceptionnels où j’ai pu partager une technique ancestrale, ingénieuse et élégante. N’hésitez pas à visiter le site de Kossi. Ou même à le contacter. C’est un artiste rayonnant d’une très belle énergie et réellement très généreux de son art  !

http://www.kossitraore.com

Apprendre encore apprendre

Pour la préparation de nouvelles surprises :

Apprendre : du latin apprehendere  » prendre, saisir, attraper  »
Verbe transitif du 3°groupe :
– Acquérir une connaissance ou un savoir faire
– Contracter une disposition une habitude
– Connaitre par une information
– Retenir dans sa mémoire
– Enseigner, donner quelque connaissance à une personne, faire savoir
– Éduquer

Dans la définition du dictionnaire il n’est pas dit que ça peut-être passionnant, frustrant, désespérant, euphorisant.

Un grand merci à Françoise Guyot la céramiste potière intervenante à l’école d’Art de Douai pour ses conseils, la patience, la créativité et la pédagogie dont elle fait preuve durant cette formation.

Pots - Poteries - Tour de potier

Février 2018

Pots - Poteries - Tour de potier

Mars 2018

Pots - Poteries - Tour de potier

Mars 2018

Les Vodoudous

Voilà, ça c’est fait !!!

Ce n’est pas d’hier, depuis mon enfance, j’ai dans un coin de la tête de fabriquer une poupée. Très exactement, depuis ce jour où une amie de ma mère m’avait offert un très beau livre agrémenté d’images superbes. Une poupée de chiffon « Annabelle » évoluait dans un décor de carton pâte c’était merveilleux. Il y avait les explications pour la fabriquer et comme elle était cantinière il y avait aussi des recettes de gâteaux délicieux.

Ismaël

Et puis récemment il y a eu les élections…

Quel rapport me direz-vous, peut-il y avoir entre Annabelle et le marasme de la vie politique ? En Grande Bretagne, aux États-Unis et ensuite chez nous !
Aucun je vous rassure.
Mais souvenons nous quand même que en France, au second tour il y a eu le tête à tête nauséabond que je ne citerai pas et une vague de haine des autres plus ou moins décomplexée a déferlé dans nos quotidiens.

Janelle

Il faut savoir que mon atelier se trouve au dessus d’un bar, et qu’il n’y a rien de tel pour entendre les avis plus ou moins éclairés de la population.
Et en l’occurence, à ce moment là, je n’ai pas été particulièrement éblouie !!! Des inconnus poussaient notre porte pour faire campagne, quitte à heurter les sensibilités des habitués du lieu, plus ouverts qu’eux, aux richesses de la diversités.

Henri

Bref, ma réaction immédiate et courageuse mais pas téméraire, a été de créer une garde rapprochée de militants enjoués pour préserver nos âmes d’enfant. D’abord, un adorable personnage avec la peau caramel et des cheveux lavandes, puis un autre avec la peau vanille et des cheveux oranges et d’autres encore sont venus les rejoindre comme un bataillon de fraîcheur, de couleurs, de tendresse et d’humour. Ils ont différentes tailles et textures, Et sereinement, ils font face à la folie du monde !

Ricky et Mauve

Comme ils ont du charme, je les ai appelés Les Vodoudous.

Valentin

Gaby et Micha

 

 

Le « Lion »

Lion - Criniere - Poterie - Animal - Animaux

Le Lion est prêt à partir ! Lundi il prend la route pour Chaumont-sur-Loire où il sera installé avec le jardin « le Lièvre et l’arbre à palabre » et finalisé.

Pour en savoir plus sur le Lion ou sur le jardin, voici des articles du blog qui le concernent, il suffit de suivre les liens : tout d’abord, Le jardin et le conte africain écrit par Théophile (l’auteur du conte et du jardin), les sculptures présentent dans le jardin pour illustrer le conte. Et il y a d’autres informations à découvrir concernant ce joli projets au fil du blog.

L’atelier et la Braderie de Lille

Chaque année à Lille, a lieu la grande braderie de début septembre, la ville est envahie non stop pendant plus de 48 heures, de « bradeux » comme on appelle les participants de cette festivité,  tout particulièrement le vieux-Lille où se trouve mon atelier. Chaque année aussi, je confie une clé à Bernard qui s’y repose et y passe une partie de la nuit, et voilà que cette année il m’en a rapporté les images qui suivent :Atelier - braderie de Lille Sept 2014

C’est très étrange pour moi de voir ce qui s’y passe en mon absence. C’est un peu comme si je surveillais mes enfants alors qu’ils se croient seuls. Si je ne me raisonnais pas je me sentirais presque mal à l’aise… Ça me rappelle ce conte d’Andersen où la nuit les jouets font la fête

Atelier - Nuit - braderie de Lille 2014

Et puis vient le matin, bientôt j’arriverai et ce sera à moi de jouer !

Atelier - Matin - braderie de Lille 2014

 

Work in progress

modelage, terre chamottée, atelier, personnage debout

en cours de séchage à l’atelier

C’est en cours, toute une série de sculptures d’hommes et de femmes debout dans une position similaire mais les expressions des visages, les têtes et leurs couleurs en général sont différentes. J’ai envie d’une foule, d’une multitude paisible qui exprimerait ses différences.

Pour le moment ils sont trois, on est encore loin de la foule mais ne dit-on pas que ce sont les petites pluies qui font les grosses rivières ?