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25 ème festival des jardins de Chaumont sur Loire | 02 Le conte

le Lièvre et l'arbre à palabre - Festival des jardins de Chaumont sur Loire

Dessin d’ambiance

Le lièvre et l’arbre à palabres

Aujourd’hui, en cette fin de XXIIème siècle, les conséquences du réchauffement climatique continuent de sévir, mais certains ont réussi à s’adapter.

Une année, vint un temps où les créatures durent apprendre à se comprendre entre elles, le réchauffement climatique rendait la terre stérile, l’eau rare, et ce fût la famine. Le lion, qui, alors, gouvernait les contrées terrestres, ordonna au lièvre, connu pour ses astuces, de l’aider face à ce fléau.Lion-w

Le lièvre aux milles ruses, craignant de finir sous les griffes du souverain, s’empressa d’aller sous l’arbre à palabres. Il avait entendu dire que chaque problème y trouvait sa solution. Après plusieurs heures passées à réfléchir sous le feuillage du fromager, il se mit à pleurer :

– Si je ne trouve pas de solution, le lion me découpera en morceaux !

– Je peux certainement t’aider. Si toi, tu es plus intelligent, mon savoir est plus grand et je peux prédire ton avenir, répondit une voix.

Surpris, le lièvre dressa ses oreilles et dit :

– Depuis quand les arbres parlent-ils ?

– Les arbres ne parlent pas, voyons ! C’est moi, l’araignée ! Ecoute ce que j’ai à te dire : prends un pot de terre avec toi et attends sous cet arbre jusqu’à demain matin, tu verras tes problèmes résolus.araignee- bleuew

Le lièvre décida de suivre ces conseils, alla chercher un pot et revint sous l’arbre à palabres.

Au crépuscule, il sentit le sol trembler : les vieux éléphants arrivaient pour se rassembler sous le feuillage. Il se cala confortablement entre les racines du fromager.

– Vous avez vu cette sécheresse ! dit l’un d’entre eux. Cela me rappelle que nos aïeux préparaient le sol avant la semence, avec des feuilles et des branches décomposées, pour le rendre fertile même en saison sèche.

– Oui tu as raison, dit un deuxième, et, si ma mémoire est bonne, l’eau ne manquait pas non plus !

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Les vieillards continuèrent à deviser de leurs expériences. A ce moment, une goutte d’eau tomba sur le nez du lièvre. Il leva la tête et vit la rosée perler dans la toile de l’araignée. Il comprit alors l’utilité du pot et le posa en dessous. Il écouta les éléphants veiller tard dans la nuit, puis s’endormit.

Quand il se réveilla au matin, son pot était rempli d’eau, et sa tête d’idées. Ainsi le lièvre remédia au manque d’eau, et rendit la terre fertile.

Note explicative :

Ce conte a été écrit en octobre 2015 par Théophile Fofana. Il s’est inspiré des contes traditionnels d’Afrique de l’Ouest.

Le lièvre et l’araignée sont des personnages récurrents dans les contes d’Afrique occidentale. On les retrouve notamment dans ceux retranscrits par Léopold Sedar Senghor, Amadou Hampâté Bâ, Birago Diop et Jean Chatenet. Ces contes ont une vocation à la fois pédagogique et divertissante. Les conteurs traditionnels recoupent leur récit de développements instructifs, ici il est question de techniques agricoles, comme par exemple le Zaï ou les filets récupérateurs de rosée dits filets à nuages

Comme le disaient les vieux initiés bambaras : « Si vous voulez sauver des connaissances et les faire voyager à travers le temps, confiez-les aux enfants. »

Le jardin sera visible au Festival des Jardins de Chaumont sur Loire.

des photos ici…

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Partage de poésie – 19 / 07 / 2014

Poésie - Peinture - Femme qui lit - Virginie IV fond bleu

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige,
Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

                                               Charles Baudelaire

J’ai remarqué que bien souvent, quand j’ouvre un recueil de poésie au hasard, je tombe sur un texte qui reflète mon état d’âme du moment… Y compris quand je n’en ai pas ! Et dans ce cas il y a l’expérience du partage et c’est fascinant : la vie devient plus grande encore.

Partage de poésies – 21 / 2 / 2014

Que le cœur qui veut entrer dans cette voie soit votre seul maître !
Sen no Rikyu (Japon 1522 – 1591) in Poèmes du Thé
coeur

 » Programme de principe « 
La prochaine fois que je viendrai au monde ici je transcrirai chaque minute dès le début. Je n’en consommerai pas une seule sans réfléchir d’abord, et le cas échéant j’arrêterai le temps afin qu’il attende ma décision. Je choisirai les jours de calme, le travail, les nuits ardentes, les proches les plus sages, mes amours les plus belles et les plus fidèles. Avant la scène de l’amour, pendant et après, ni mon partenaire ni moi-même ne devrons nous sentir étrangers. Jamais, si la vie dépérit et avec elle toutes les choses, je ne me dirai que demain il sera trop tard.
Pentti Holappa (Finlande 1927) p.43 in Cinq poètes du Grand Nord
Chevaux et cheveux
Cheveux et chevaux
Les cheveux qui frisent
l’écheveau de bois
les chevaux de laine
les cheveux d’Hélène
les chevaux de frise
L’échevaux de Troie.
L’écheveau de laine
Des moutons de Troyes
Jacques Canut
2011dalhia
La cueillir quel dommage !
ne pas la cueillir quel dommage !
ah ! la violette
Nao-jo