Avatar

Envolée

La nouvelle exposition de la galerie Florence Collections, hors les murs, réalisée à l’illustration bar s’intitule « Avatar »

Le mot « Avatar » désigne en sanscrit chacune des incarnations du dieu Vishnou et d’autres divinités…

Dans de nombreuses religions orientales, l’idée d’adorer la pensée de Dieu dans l’homme est fort ancienne. Ce qui fait de chacun de nous les supports des avatars. C’est aussi une idée qui ouvre de larges perspectives à tout niveau.

  • Il y a l’humain dans le cosmos.Il y a le yoga et ses multiples formes.
  • Il y a le sommeil de Brahma.
  • Il y a le grand déluge cosmique.
  • Il y a Vishnou endormi sur les anneaux du serpent.
  • Il y a la beat génération avec Jack Kerouak et Alan Grinsberg.
  • Il y a le Tantrisme et le Vedanta.
  • Il y a la loi des poissons.
  • Il y a l’éco-féminisme avec Vandana Shiva et Starhawk.
  • Il y a des fakirs qui font leur cirque.
  • Il y a une envie d’unification et d’unité.
  • Il y a le respect de la terre et de la biodiversité.
  • Il y a la vie et la mort.
  • Il y a tout et son contraire dans le yoga.
Entre ciel et terre

Dans tous les cas, le yoga traditionnel est une forme d’activité sensée nous permettre de rencontrer le divin, grâce à différentes postures plus ou moins alambiquées. Elles sont considérées comme un accès au lien entre nous et la créativité du cosmos, de la nature, donc le divin.

Purple Rain

C’est tellement déroutant dans notre culture, où les valeurs prédominantes ne sont ni le rêve, ni la poésie, ni le respect de la création !

C’est aussi très attractif. On est tenté d’explorer avec attention ce qu’il se passe de ce côté divin de notre incarnation. Alors, on en vient à utiliser les pratiques les plus pragmatiques d’autres cultures.

Ancrage planant

Pour cette exposition, j’ai d’abord eu envie de donner des supports de réflexion sur le miracle du vivant.

D’ailleurs, sur certaines œuvres, j’ai souvent forcé le trait du miracle. J’ai donné aux corps représentés des postures souvent impossibles. Est-ce si impossible ? Est-ce réalisable ? Le mystère de l’incarnation reste entier.

D’autres titres comme « Croissant bleu », « Abysse », « Abyssal » sont descriptifs et d’autres encore évoquent des légendes indiennes ou des croyances. Ainsi « Dharma » est l’ordre des choses ou le sens de la vie incarnée. « Nirvana » est l’extinction de tous les désirs. Et « Apsaras » désigne des nymphes d’une grande beauté que l’on trouve dans des textes comme le Mahabharata.

Sur d’autres œuvres, on reconnaitra des postures existantes.

Elles ont été peintes à partir de la pratique avancée d’une professeure de yoga que j’ai eu la chance de pouvoir dessiner. (voir l’article)

Certaines œuvres sont la représentation abstraite que l’on peut se faire de notre corps en exécutant certaines postures.

D’ailleurs des titres, sont inspirés des expériences subjectives qu’on peut parfois vivre en pratiquant le yoga. « Envol » un titre qui souligne la légèreté d’une posture quand elle est maitrisée et appréciée, ne sera sans doute pas nommé de la même façon par tout le monde. La « sérénité » vécue par l’un dans une situation sera peut-être une profonde angoisse pour un autre. Et « Sensation, Lotus », laisse place aux différentes sensations du moment présent.

Cette exposition nous dit surtout qu’un Avatar ne s’explique pas, il se vit.

« Ailleurs », l’exposition d’un voyage en poésie

Comme Youri

L’exposition de l’hivers 2025, inspirée par le célèbre poème de Baudelaire « L’invitation au voyage », nous incite à expérimenter les différentes visions du voyage.

Voyage d’aventure, voyage d’exploration intellectuelle ou voyage intérieur.

Casablanca

D’ailleurs, le poète qui en a lui-même expérimenté un certain nombre, choisi dans son texte, d’évoquer le charme d’un idéal qui pour lui, semble être surtout une incursion au pays de la poésie.

« Tout y parlerait

À l’âme en secret

Sa douce langue natale.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté »

Quiconque ayant déjà voyagé a du remarquer qu’en déplacement, on vit un certains nombres de plaisirs autres que « beauté, luxe, calme et volupté » même si ceux-ci ne sont pas forcément exclus.

Marco Polo

Je vous propose ici, cet aller retour poétique entre réelles impressions de voyage et rêveries imaginaires inspirées de récits et d’expériences vécues. J’espère ainsi vous emmener avec moi en « Poésie », ce pays si cher à mon coeur.

Léon L’Africain

Ce voyage, je n’ai pas eu envie de l’entreprendre seule, à l’étage de l’illustration l’artiste Invité Pascal Ruef m’accompagne avec des estampes numériques dont le plan, le diagramme, le schéma, le pattern sont les concepts clefs.

« Dyson-Sphère » de Pascal Ruef à l’Illustration

Effets quantiques, trous noirs, bulles de distorsion, métrique d ‘Alcubierre, il présente une série d’images qui explore le voyage spatio-temporel vers l’ailleurs, le connexe !

Travaillant sur la notion de diagramme, sa démarche est profondément axée sur les apports de la technologie numérique.

L’oeuvre « Optogone » de Pascal Ruef exposée à l’étage de l’Illustration

Etudiant les relations art-science, Il s’inspire des avancées et découvertes de différents champs scientifiques allant de la cybernétique aux sciences cognitives.

Face à la mutation qu’amorce aujourd’hui la prolifération du tout numérique dans nos sociétés, il s’est, en tant qu’artiste, posé la question de l’image numérique et de sa matrice, de ses origines, de son devenir et de la philosophie que cette dernière est susceptible de véhiculer.

Philosophies dues, entre autres, à Deleuze et Guattari mais aussi à Merleau-Ponty, Foucault, Simondon et Baudrillard qui parcourent son travail en filigrane, interrogeant le regard quant à la société de contrôle, la machine, le virtuel, la vision, le simulacre.

Pascal Ruef, des choux à la crème et ma tasse de thé !

Pour la petite histoire, nous avons fait un vernissage gourmand avec les choux à la crème de la pâtisserie « Les écureuils de Wazemmes » ou la sœur de Pascal exerce ses talents ! Miam !!!

Avec à la collaboration de la galerie Florence Collections, les oeuvres sont visibles à l’Illustration Bar au 18 rue Royale à Lille, fin de l’automne 2024 et une partie de l’hiver 2025.

« Le meilleur qu’on puisse ramener de voyage, c’est soi-même, sain et sauf. » Proverbe persan

Bon voyage !

Botanique et Vanités, Memento Mori & Haïkus

Brise d’été

Cette hirondelle

que fait-elle ?

Fraicheur dans trop d’été

… « Parce que les fleurs c’est périssable », comme le dit la chanson, la fleur, tout comme le végétal sont des sujets qui se prêtent parfaitement à une méditation sur le thème de l’impermanence de toute choses.

Historiquement, cela a été utilisé par les artistes d’époques et de culture différentes comme métaphore visuelle du caractère éphémère de la vie humaine.

Peindre des fleurs c’est donc se confronter à la notion de temps. Un temps qui passe, sereinement mais irrémédiablement. Un bourgeon s’ouvre d’un jour à l’autre. Une feuille commence à jaunir puis se froisse. Une fleur penche soudain la tête alors que l’heure précédente elle faisait encore face à la lumière.

Luzerne

La peinture de nature-morte existe dans les faits depuis l’Antiquité, mais elle est réellement définie en Flandres au début du XVIIe siècle comme la représentation picturale d’un ou plusieurs éléments « inanimés ».

Un sous-genre appelé Vanité va se développer aux Pays-Bas, car les peintres sont soucieux d’intégrer des notions morales dans leurs composition, pour faire de leur tableau un support de méditation.

Vanité à la coquille d’escargot

Le nom de genre « Vanités » est issus de la sentence de l’Ecclésiaste, livre de l’ancien testament :  « Vanité des vanités, tout est vanité ». Un langage symbolique va alors se développer via les objets.

Les objets représentés dans les oeuvres des artistes de cette époque, incarnent les activités humaines, les plaisirs, la richesse, le pouvoir et sont mis en regard avec d’autres éléments évoquant la destruction lente et irrémédiable de toutes productions humaines et le triomphe de la mort.

Le crâne, symbole universel, renvoie à l’égalité des hommes dans la mort. On qualifie une peinture où il se trouve de « memento mori » (souviens toi que tu vas mourir).

J’ai choisi d’aborder ces peintures, en pensant que la nature morte est appelée dans les pays anglo-saxon « still life » (comme la vie).

C’est sous l’angle du foisonnement et de l’harmonisation du vivant que j’aborde le thème.

« Memento mori » (Souviens-toi que tu va mourir) est dans mon interprétation, le second degré, qui permet d’apprécier la diversité des nuances de ce qui se présente à nous.

En attendant la mort, n’oublions pas qu’on est vivants.

Et pour cela, le haïku est parfait, en quelques mots j’ai tenté le partage de l’émotion de l’instant, un fugace moment de vie posé légèrement face à l’éternité.

Grâce à la collaboration avec la galerie Florence Collections, les oeuvres sont exposées à l’Illustration Bar au 18 rue Royale à Lille cet été 2024 et une partie de l’automne.

Ici, quelques haïkus accompagnent les visuels.

On les retrouvera ainsi que d’autres encore, édités dans le catalogue de l’exposition.

Memento Mori

Fleurs fraîches !

Memento Mori

le printemps revient cette fois encore

Vanité à la rosette

Papillon rose

dans les fleurs bleues,

pétales volant

Au bord de l’eau

Au bord de l’eau,

des pêcheurs dans les graminées

après-midi ensoleillée.

Le Rêve d’Ishtar

Ishtar

Avec la nouvelle exposition intitulée « Rêve d’Ishtar », nous voici à Babylone.

Les œuvres nous emmènent dans un ailleurs, elles apportent de l’étrange, du rêve, et invitent à une vision apaisée de notre monde intérieur.

Aya, l’aube

Ishtar, dans la mythologie mésopotamienne, sur des représentations datant du VIII ème millénaire av. J.C., est une déesse de l’amour et du désir. C’est en même temps une déesse de la guerre et des combats. Représentée sous un aspect à la fois sensuel et martial, elle porte ses armes sur le dos et est parfois ailée.

Couramment associée à la royauté elle est pourvoyeuse de cette dignité, ce qui d’ordinaire est plutôt associé aux dieux masculins. Une théorie politique de cette époque lui donne un rôle de premier ordre : si on est aimé d’elle, on peut obtenir souveraineté et titre royal par le biais du mariage sacré. Ceci, en plus de légitimer le souverain, assure la prospérité du royaume, le succès des récoltes, la croissance des troupeaux et la protection au combat.

Parfois en raison de la liberté qu’elle incarne en tant que déesse femme, c’est une divinité liée aux marges, avec un fort pouvoir subversif.

Parmi les animaux qui peuplent cet univers magique, on voit le lion, le symbole animal d’Ishtar.

Lion

L’avènement de Gilgamesh, un demi-dieu qui, de peur d’un sort funeste, refuse les avances de la déesse, marque le début d’une époque où, plutôt que d’être crainte et vénérée, la nature devient soumise et dominée.

La série d’œuvres peintes et dessinées de Florence présentée ici évoque le rêve sans âge d’un accord entre les êtres humains et la nature. La nature féminine, sacrée, y serait porteuse de paix et d’harmonie.

Le rêve d’Ishtar serait que les géants cessent d’abuser de leur force pour soumettre et contrôler une nature qui peut être effrayante, mais riche, et qu’ils choisissent plutôt de la considérer avec attention, afin de la comprendre et d’établir une coexistence pacifique faite d’échanges et de connaissances.

L’étage de l’Illustration est investi par l’artiste invité Jérôme Olivier qui a accepté de jouer le jeu de ce rêve.

Peinture de Jérôme Olivier : Le Plongeon

Exposition « Les Mille et Une Nuits »

Une vue générale de l’exposition

« Ô ma sœur, si tu ne dors pas, raconte-moi donc une de tes belles histoires…

… et elle (Shéhérazade) continua à dérouler ainsi le fil de ses histoires, l’interrompant à la fin de chaque nuit et le reprenant au cours de la nuit suivante. »*

« Shéhérazade avait lu des livres et des écrits de toute sortes, allant jusqu’à étudier les ouvrages des sages et les traités de médecine. Elle avait gardé en mémoire quantité de poèmes et de récits, elle avait appris les proverbes populaires, les sentences des philosophes, les maximes des rois. Elle ne se contentait pas d’être intelligente et sage ; il lui fallait encore être instruite et formée aux belles-lettres. Quant aux livres qu’elle avait lus, il ne lui avait pas suffi de les parcourir : elle les avait tous étudiés avec soin. »*

Alors, Shéhérazade avec la complicité de sa sœur Dounyazade, a raconté ses histoires nuit après nuit pour sauver sa vie, la sienne et aussi celle des autres femmes.

Certaines des œuvres et des tirages présentés dans cette exposition ont été réalisées avec un modèle vivant qui s’est prêté au jeu de la pause à l’atelier.

« Silène » : Huile sur toile

D’autres comme « Bagdad » ou « Oasis », inspirées du texte sont issues de l’imaginaire de l’artiste.

« Bagdad » : Tirage d’art sur papier.

Toutes sont des créations originales.

Les citations sont extraites des Mille et Une Nuits *

* « Les Mille Et Une Nuits » tome 1 (La tisserande des nuits). Édition établie par René R. Khawam

Cette exposition proposée par la galerie Florence Collections est présentée hors les murs, au bar l’Illustration 18 rue Royale à Lille.

Le catalogue de l’exposition est disponible à la vente à la galerie à Wazemmes comme au Bar l’Illustration dans le Vieux-Lille.

Le yoga de Makiko

Ce printemps, je fais des croquis de yogini. 

Autrement dit, je dessine pendant que mon amie Makiko fait son yoga. 

C’est une expérience intense et captivante.

Au hasard d’une de ses visites à l’atelier, elle m’avait confié un jour d’automne qu’elle aimerait me voir travailler… 

Mais comment dire ?

Quand nous nous rencontrons, je préfère partager une tasse de thé plutôt que ma façon de travailler, alors j’avoue que je me suis demandée comment accéder à ce souhait sans que pour moi, ce soit une punition.

Bien vite, m’est revenue à l’esprit l’admiration que j’éprouve quand je la vois faire son yoga.

Je lui ai donc proposé de la dessiner pendant sa pratique. 

À ma plus grande joie, elle a accepté et nous voilà parties pour cette aventure incroyable.

Malgré une formation au dessin tout ce qu’il y a de plus « académique ». C’est à dire de bien longues heures d’étudiante en art passées devant une planche à dessin et un modèle vivant plus ou moins inspirant, dessiner le corps humain reste pour moi un challenge déroutant.

Et bien dessiner une yogini en action c’est pire, mais avec l’inspiration en plus !!! 

Quand une personne fait du yoga, il faut complètement oublier la notion de bras, de jambes et du reste ! 

On ne peut rien comprendre, on ne peut rien intellectualiser, on est obligé d’oublier tout ce qu’on croyait savoir sur la forme du corps. 

C’est aussi passionnant que de dessiner un paysage, changeant de formes mouvantes avec la faune et la flore qui va avec.

Je me régale !!! pas une seconde d’ennui. 

Pendant nos séances je vais de surprises en surprises, sans me lasser c’est époustouflant. 

Je recommande cette expérience à quiconque s’intéresse au dessin. 

Et en ce moment, la présence du cerisier en fleur dans le jardin ajoute à la magie de ces instants…

Aïe, on est passé pas loin de la cerise sur le gâteau, là !

Des carnets de croquis avec de jolies reliures

Déjà, on éprouve parfois un certain « inconfort » quand on se décide à entreprendre un dessin.

Si en plus on se dit, que le résultat plus qu’incertain va gâcher un papier hors de prix, c’est juste un effort titanesque de remplir un carnet de croquis…

L’angoisse de la page blanche et le prix du papier, voilà deux sujets qui me laissent perplexe, voir désemparée quand il s’agit de me mettre à dessiner…

Et franchement, un bon carnet de croquis ça coute un bras !

Sans compter qu’il ne répondra pas toujours aux attentes, en terme de format et de qualité du papier.

Alors voilà, je me suis dit que ça vaudrait peut-être le coup d’essayer de les faire moi-même, en plus, avec le papier que j’aime utiliser et en fonction des techniques que j’emploie, qui sont souvent mixtes. Il ne faut pas se mentir, un carnet aussi adapté, ça ne se trouve pas partout.

Et hop ! je me suis lancée sur différents projets, d’abord de petits carnets de poche pour le sac à main ensuite, la reliure d’un carnet de note tout bête pour tester la colle et pour finir, ma fierté, mon chef d’oeuvre d’expérimentation : la reliure copte !!!

La reliure copte, en dehors du fait que c’est une appellation qui fait rêver, donne un carnet qui tient bien à plat et c’est carrément du luxe pour l’utilisation que je veux en faire, c’est-à-dire dessiner ou faire de l’aquarelle. 

Un luxe accessible, parce que j’ai utilisé les choses que j’avais déjà à droite et à gauche : cartes postales pour les couvertures des petits carnets, chutes de tissus pour recouvrir les morceaux de cartons récupérés, jolis papiers conservés depuis des lustres, etc…

Et même si je suis enchantée des résultats, ça ne va pas inhiber mes envies de gribouillis. 

Chemins de vie

Janvier 2023. Une exposition pour l’illustration.

Vue générale

Des impressions, des émotions, des couleurs.

Parfois, parmi elles, la raison croit identifier certaines représentations, peut-être même des illusions…

ah l’amour !

Et puis décider d’en laisser une trace quand l’harmonie se met à exister et qu’on a envie de la partager.

Traces.

Les oeuvres présentées ici, sont comme des traces laissées sur le chemin de la vie, telles qu’elles apparaissent quand on envisage les paysages parcourus.

Paysages intérieurs, lumineux et mystérieux.

Happy Neurosis Islands matérialisées et offertes aux sensibilités aguerries, comme un écho silencieux.

J’aime exposer dans cet endroit ! 

L’illustration c’est un bar et un lieu d’exposition où je me sens bien et tout me laisse à penser que je ne suis pas la seule à l’apprécier et c’est tant mieux. 

C’est un plaisir de partager mon univers avec des personnes qui vont le considérer, si ce n’est l’apprécier. 

Un peu de chaleur et de fantaisie dans ce monde, il faut le cultiver.

Dans cette exposition je présente des oeuvres où j’utilise différentes techniques que j’affectionne. De la peinture à l’huile bien sûr mais aussi des acryliques sur du papier marouflé sur des planches de chêne, récupérées dans une vieille grange à la campagne. Il y a aussi des peintures à l’encaustique sur toile. C’est une technique qui date de l’antiquité utilisée en Égypte pour les portraits du Fayoum. J’avais souhaité l’expérimenter sur une série qui évoque un voyage en Afrique, et mes racines ancestrales.

Meilleurs voeux pour 2023 !

Avec ce croquis de fruits, je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2023 !!!

D’ailleurs, je me suis demandé ce qu’ils pouvaient bien symboliser tout ces fruits et j’ai fait une petite recherche sur la grenade : La forme ronde en arrière-plan.

On la trouve dans la mythologie grecque et perse comme symbole de fertilité, d’abondance à cause des multiples grains, de beauté et de vie éternelle. 

Dans la mythologie grecque, où elle symbolisait essentiellement la fertilité, on l’attribuait aux déesses Déméter, Perséphone, Aphrodite et Athéna. En Égypte elle évoque Hathor. Cette dimension symbolique se retrouve dans un nombre considérable de cultures, de la Grèce au Japon en passant par l’Arménie, l’Iran ou la Chine. Dans tous ces pays, la grenade est le fruit lié à la Déesse-Mère ou ce qui en tient lieu. En lien avec la fertilité, elle symbolise le processus de résurrection, comme le printemps qui succède à l’hiver, c’est à dire en moins fun mais tellement plein d’espérance, comme la renaissance qui succède à la mort suivant le rythme des saisons.

Du coup on l’appelle aussi fruit des enfers, mais bon, avec elle on en sort !!!

Même dans le bouddhisme, la grenade est considérée comme un des trois fruits bénis, avec la pêche et le citron.

Et dans le coran, elle représente les bonnes choses créées par Dieu, elle y est décrite comme fruit terrestre mais également paradisiaque, c’est pour cela qu’on l’appelle aussi la « pomme du paradis ». Autrement dit la pomme qu’Eve aurait donnée à Adam, c’est peut-être une grenade ?!?  Je m’égare…

Sinon, la grenade est délicieuse et contient du potassium, des vitamines A, C et E, du calcium et du fer. 

Si c’est pas tout pour du bonheur ça !!!

Avec Kossi Traoré, la magie du bronze

Être en mesure de faire des collaborations entre artistes est une chance inestimable. J’ai pu encore le vérifier l’été dernier quand j’ai travaillé avec l’artiste sculpteur Kossi Traoré (http://www.kossitraore.com) pour créer quelques sculptures en bronze à partir de certaines de mes céramiques.

Trois sculptures en céramiques
Inspiration : trois de mes sculptures en céramiques

Kossi est originaire du Burkina-Fasso

Il vient de Bobo Dioulasso où la technique du bronze est transmise de père en fils depuis la nuit des temps. Cette technique, dite à la cire perdue, comporte les étapes suivantes :

D’abord, la création de la sculpture originale en cire d’abeille :

Ensuite, la réalisation d’un moule en banco autour de la sculpture :

Un fois le moule parfaitement sec, il est cuit et la cire s’en échappe, laissant son empreinte en négatif dans le moule :

Puis arrive la partie la plus extraordinaire du processus : Le bronze est porté à sa température de fusion (1200°C) dans un four qui peut être creusé à même le sol. La chaleur est alors fournie par un feu de charbon activé par un ventilateur fabriqué localement. Ici c’est un four qui ressemble beaucoup aux fours à Raku. Il est alimenté par du gaz en bonbonne. Quand il a atteint la bonne température le bronze en fusion est coulé dans le moule.

Ensuite, le moule de banco est cassé pour libérer la sculpture. Il faudra encore effectuer les finitions, dont la patine, qui lui donneront son aspect définitif.

C’est un procédé magique.

Pratiquer cette technique avec Kossi est simple, agréable et stimulant. En quelques jours j’ai réalisé de magnifiques oeuvres et j’en ai sublimé d’autres. J’ai un peu vécu un rêve quand même….

La sculpture que l’on aperçoit dans la description du processus. Elle est réalisée à partir du moulage d’une sculpture en céramique

J’ai réalisé les deux sculptures ci-dessous directement à la cire, sur inspiration de mes céramiques. Leur tirage est donc unique.

Cette pratique est un plaisir, mais ne nous y trompons pas. C’est une vie entière de savoirs-faire.

Que dis-je ? Ce sont des générations qui se sont transmises les expériences qui constituent ce savoir-faire précieux. Et cela comprend des techniques qui permettent de travailler le métal de manière autonome et précise, avec très peu d’équipement. Et Kossi est un merveilleux pédagogue.

Ici, dans un festival à Noyelles Godault dans les hauts de France.

J’espère avoir réussi à exprimer un peu la mesure de ces moments exceptionnels où j’ai pu partager une technique ancestrale, ingénieuse et élégante. N’hésitez pas à visiter le site de Kossi. Ou même à le contacter. C’est un artiste rayonnant d’une très belle énergie et réellement très généreux de son art  !

http://www.kossitraore.com